Le mystère des menhirs de Lozère


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Légendes : La Bretagne a Carnac, la Lozère a les Bondons. Il s’agit d’une centaine de menhirs éparpillés sur un territoire de 10 km². Partons à leur découverte.

« La Cham des Bondons » est un lieu où sont rassemblés un peu plus d’une centaine de menhirs. En France, c’est la deuxième plus grande concentration de ces géants, « au moins 200 pierres debout » sur 10 km². Elles n’ont été redressées que récemment. À la fin des années 1970, presque tous les menhirs sont à terre. « Ils étaient à plat », affirme Gilbert Fages, archéologue retraité. « Même quand ils étaient couchés, moi, ça m’emballait », poursuit-il. La plupart sont tombées avec le temps et d’autres ont été abattus par les Chrétiens au Moyen-Age. Gilbert a remis 80 pierres debout, une à une. « Généralement, les plus grandes sont à l’est et diminuent d’ailleurs du nord vers le sud et plus on avance vers l’ouest, plus elles sont modestes », explique-t-il.

Un redressement qui ravit les promeneurs. « C’est assez fabuleux. Tout à coup, il y a ces menhirs qui marquent le paysage et aussi l’histoire », s’émerveille l’un d’eux. « Ça prend au cœur. C’est lunaire disons. Je sens que je suis de passage, on redevient tout petit », poursuit un autre. Ces menhirs ont été plantés là, il y a 5000 ans. Contrairement à Carnac, les pierres de Lozère ne sont ni disposées en cercle ni alignées.

À ce jour, on ne sait toujours pas pourquoi ces menhirs sont là et quelles sont leurs significations. Ce qui est sûr, c’est que les pierres ont été transportées car elles sont en granit mais reposent sur un sol calcaire. Pour trouver du granit, il faut parcourir un kilomètre. Gilbert Fages nous emmène dans la carrière de menhirs dans le reportage en tête de cet article. Sur place, on en découvre des « ratés ». « Il y avait de la casse quelquefois », nous apprend Gilbert. « Au départ, c’était encastré et ils ont soulevé avec des cales pour détacher les menhirs et ça s’est brisé », poursuit-il.
Des légendes autour des menhirs

En -3000 avant JC, les hommes disposaient de peu d’outils, des rondins, des cordages, des leviers et surtout beaucoup de temps. « Ce sont les premiers habitants qui se sédentarisent ici et donc il faut une coordination du groupe pour arriver à ériger de tels monuments », explique Eddie Balaye, chargé de mission valorisation du patrimoine du parc national des Cévennes. Mais à quoi servaient-ils ? Était-ce pour célébrer une divinité ? « C’est cette déesse mère, mère des dieux, une géante qui aurait pu être l’objet d’une croyance et qui aurait pu motiver la construction de ces mégalithes et effectivement leur forme, qui peut être perçue comme phallique, a pu faire naître des croyances liées à la fertilité », poursuit Eddie.

Selon une autre légende, Gargantua serait venu se promener, parcourant la Terre et il aurait perdu des cailloux au gré de ses promenades parce que ses poches étaient trouées. Plus tard, un filon d’uranium a été trouvé et les habitants ont imaginé que les menhirs venaient d’une autre planète. Autre version plus terre à terre, ils auraient pu servir de repères pour déplacer les troupeaux. « Ça reste mystérieux parce qu’on manque de beaucoup d’informations, c’est la période à laquelle apparaît l’écriture en Égypte et en Mésopotamie donc on n’a pas d’autres documents textuels qu’on pourrait analyser », explique Elsa Loupandine, professeur documentaliste. Dans l’attente de faire parler les pierres, les archéologues s’efforcent aujourd’hui à limiter leur érosion pour gagner un temps précieux pour les futures générations.
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