Sortie printanière de l’Amicale Val du Gévaudan


… … Au long des quais coule la Seine …. En ce samedi 11 mars, le printemps était là, en avant-première, pour les 26 marcheurs du Val du Gévaudan. De ports en ponts, à la découverte d’une partie assez méconnue des quais de la Seine, c’est aussi une promenade au fil de l’histoire de Paris que notre vice-Présidente nous a proposé avec verve et enthousiasme . Le fleuve, coeur du vieux Paris grouillait d’une activité intense et nombre de petits métiers oubliés en dépendaient : chableurs de pertuis et avaleurs de nefs guidant les bateaux au milieu des encombrements de circulation, divers commis aidant au déchargement des marchandises, matériaux ou fruits du Gâtinais, animant les ports au bois, au vin, et bien sûr les agents chargés d’assurer le recouvrement des multiples impôts et péages obligatoires pour traverser les ponts ou pénétrer dans la ville . Aujourd’hui le ministère des finances et la vedette ont remplacé le mur d’octroi et la patache de nos ancêtres, mais les taxes n’ont pas disparu…. La baignade n’était pas exclue comme aimait à en profiter Henri IV et quelques scandales de nudistes amenèrent les autorités à créer des zones réservées, à l’abri des regards des passants . Un peu plus loin, le pont au Double, aux reflets cuivrés, indissociable de l’histoire de l’Hôtel Dieu : des salles de malades avaient été installées dans des bâtiments construits sur le pont. Au 19° siècle, avec l’apparition du chemin de fer, il fallut uniformiser l’heure et l’horloge sur le beffroi de la gare de Lyon reste la référence de « l’heure civile ». Désormais, les ponts napoléoniens élargis vibrent sous le métro ou les voitures. Quelques péniches bien chargées remontent encore la Seine cotoyant les bateaux Mouche chargés de touristes. Les murs des anciens docks sont devenus les supports de l’art des rues et le « lézard vert » abrite le musée de l’art ludique consacré à la BD . Tout au long de notre promenade nous avons pu enrichir nos connaissances sur la navigation fluviale : maison de la Batellerie, où les mariniers venaient à la criée passer contrat pour charger leur fret , échelles d’étiage permettant de mesurer la montée des eaux en cas de crue . Plus contemporaine, la Fluv’ , seul commissariat flottant de Paris . Une pause reposante et printanière dans le jardin Tino Rossi avant de retrouver nos amis non marcheurs autour d’un couscous, rue de Bièvre , rue qui doit son nom à une dérivation de la rivière du même nom qui empruntait cette voie. Une petite promenade digestive nous a conduits jusqu’au Pont Neuf, le plus vieux pont de Paris, sous lequel chacun a pu tester ses vocalises avant d’admirer les encorbellements, vestiges des anciennes boutiques de Soufflot . C’est là que notre groupe s’est dispersé sous l’oeil goguenard ou colérique de l’un des 381 mascarons qui ornent ce pont. Cent vingt-trois chansons inspirées par la Seine, ont été éditées à Paris de 1860 à nos jours . La Seine a de la chance, elle n’a pas de soucis. Elle se la coule douce, le jour comme la nuit. […] Et s’en va vers la mer, En passant comme un rêve Au milieu des mystères, des misères de Paris . [Poème de J.Prévert]