Un jardin et des fleurs.


Qu’est ce que le Foyer de la Cité des Fleurs? c’est : une résidence en plein cœur de Paris où il y a des fleurs dans le jardin et des fleurs dans les cœurs.

Dès la fin du XIXème siècle, pour des raisons économiques, nombre de jeunes habitant les montagnes du Rouergue sont contraints de migrer vers Paris pour y chercher du travail mais c’est surtout après la seconde guerre mondiale, dans le nouveau contexte sociétal qui bouleverse la France, que près de 1000 jeunes Rouergats montent à Paris tous les ans. En 1951, l’évêque de Rodez envoie à Paris son jeune vicaire général, le chanoine François Marty afin qu’il y rencontre un prêtre aveyronnais, le chanoine Maurice Carbonnel, aumônier national de la Jeunesse Ouvrière (JOC) afin qu’ils examinent ensemble la question de l’accueil de ces jeunes, et l’idée d’une aumônerie est envisagée.

De leur côté, les jeunes de plus en plus nombreux pratiquent le réseautage, et se donnent un nom: « Lou Cantou ». En février 1952, à la Brasserie Henri IV, à l’invitation du chanoine Carbonnel, la Paroisse Aveyronnaise de Paris et d’Ile de France (PAP) se constitue en association loi 1901. De nombreuses amicales aveyronnaises sont présentes. De son côté, « Lou Cantou » se constitue en association d’éducation populaire lors de son assemblée générale le 14 mai 1952. M. Raymond Veyrac en devient son premier Président. Très vite la salle mise à disposition par les religieuses du St. Cœur de Marie, à Montmartre, s’avère trop petite pour les nombreux compatriotes qui répondent présents aux invitations de la PAP. Le père Carbonnel doit trouver davantage de bénévoles, de moyens financiers et aussi un prêtre adjoint. C’est l’abbé Jules Soulie qui est nommé et qui lui succédera après son décès en 1964 et durant 40 ans.

En 1955, une petite annonce concernant une maison à vendre 30 Cité des Fleurs retient l’attention; le financement de cette acquisition, grâce à un prêt de l’évêché de Rodez, permet la centralisation de la PAP et du Cantou. Les évêques de Saint-Flour (Mgr MARTY) et de Mende (Mgr PIROLLAY) souhaitent faire œuvre commune avec la PAP pour l’accueil, l’aide, la formation, l’éducation, la culture de leurs jeunes diocésains émigrant sur Paris. En 1956 sont fondées la Paroisse Cantalienne de Paris et d’Ile de France (PCIF) et la Paroisse Lozérienne de Paris et d’Ile de France (PLP). En 1960, des locaux sis au 26 et 28, Cité des Fleurs et au 29, rue Gauthey sont mis en vente. L’association les achète grâce à des souscriptions et des prêts émanant de compatriotes et des trois évêchés. Mais très vite cet ensemble se révèle vétuste et surtout peu fonctionnel. Un Conseil des Sages est créé rassemblant des amis des trois paroisses (tous bénévoles), au sein duquel se rencontrent également des experts et hommes de l’art apportant leurs compétences respectives. L’idée de bâtir un Foyer de Jeunes Travailleurs aux normes et avec un maximum de chambres est née. « Pensée et construite pour accueillir les filles et les fils émigrés du Rouergue, de l’Auvergne et du Gévaudan, cette maison dressée entre la Cité des Fleurs et la rue Gauthey, sera lieu de rencontres et d’amitié ». Tel est le message inscrit sur  le parchemin déposé et scellé dans le seuil du 30, Cité des Fleurs et 29 rue Gauthey.

En 1963, l’association « Cantou » devient « Foyer des Jeunes Travailleurs de la Cité des Fleurs ». en 1967, placées sous le patronage de Georges Pompidou, alors premier ministre, en présence de l’archevêque de Paris, et des évêques des trois diocèses. La direction du foyer est confiée successivement aux différents aumôniers des paroisses, mais aujourd’hui le Foyer des Jeunes Travailleurs de la Cité des Fleurs ne ressemble plus à celui des années 1960/70, tout en respectant l’esprit des fondateurs repris dans l’article 1 des statuts :

– Accueillir en priorité des jeunes travailleurs ou en formation professionnelle de 18 à 25 ans, en situation de décohabitation familiale, venant de province et notamment de l’Aveyron, du Cantal et de la Lozère.

– Mettre à leur disposition une équipe de travailleurs sociaux et des installations d’hébergement qui par une vie communautaire permettront de développer un projet socio- éducatif d’accompagnement vers l’autonomie dans leur vie sociale.

– Promouvoir, soutenir et encourager toutes les initiatives susceptibles de continuer à favoriser l’épanouissement des résidents (notamment sur les plans sanitaire, sportif, civique, social, culturel et spirituel, …).

Le premier coup de pioche est donné le 14 décembre 1964. La bénédiction de la pierre de seuil prononcée en 1965. Les premiers résidents sont accueillis le 1er octobre 1966.

Ce sera le premier foyer mixte de France !

L’inauguration officielle du foyer et sa bénédiction ont lieu. Le foyer du XXIème siècle doit s’adapter au contexte social et économique actuel et à ses évolutions rapides, mais également au cadre juridique réglementaire et aux critères retenus par les partenaires financiers qui allouent des subventions (CAF, Ville de Paris…).

Le fonctionnement et la gestion du foyer sont assurés par une équipe de professionnels, 7 salariés dont 4 travailleurs sociaux, sous la responsabilité de la directrice Mme Anne Benet-Chambellan, conjointement avec les membres du conseil d’administration (CA) qui veillent à la bonne marche de l’institution et décident des orientations à prendre et du développement de la structure. L’association regroupe des membres choisis par les 3 paroisses ; lors de l’assemblée générale annuelle ces derniers élisent un conseil d’administration composé de quinze membres (5 par département). Le CA comprend aussi un membre de droit représentant les 3 diocèses fondateurs ; depuis 2019, Mgr Benoît Bertrand, nouvel évêque de Mende, a endossé cette mission. À ce jour, la présidence du CA est assurée par M.Gérard Paloc, originaire de l’Aveyron, assisté d’un bureau de 6 membres (2 par département, dont deux vice-présidents l’un représentant le Cantal et l’autre la Lozère, 1 trésorier, 1 secrétaire et 1 secrétaire adjoint). Les membres du Conseil d’Administration, sont tous bénévoles. À noter que l’on retrouve dans l’association et le CA de nombreux anciens résidents du « Cantou ».

Depuis les travaux de réhabilitation d’une grande ampleur (de 2005 à 2008) le foyer propose 126 chambres modernes et disposant du confort individuel pour accueillir les jeunes issus des 3 départements historiques arrivant par le circuit amicaliste ou le bouche à oreille, mais également des jeunes venant d’autres horizons ayant connu le foyer par le site internet, différents centres de formation partenaires ….

Les résidents ont accès à des salles de travail dont une salle informatique, des salles de détente et de loisirs « le Cantou », un oratoire réservé à la prière ou à la méditation, un patio et un beau jardin, et de nombreux services pour faciliter la vie quotidienne : un restaurant, une salle de remise en forme, une laverie…

Mais le Foyer n’est pas un simple lieu d’hébergement momentané, c’est une institution animée par un projet éducatif qui explique et justifie les règles de vie collective

et le choix des nombreuses activités proposées favorisant les échanges et la convivialité, soirées jeux, expositions et informations autour de la santé et le logement, ateliers jardinage ou cuisine, visites de Paris et soirées spectacles, exercices d’expression orale, débats sur la citoyenneté, la liberté d’expression et la tolérance ….

Chaque année, un conseil de la vie sociale (CVS) est élu par les résidents ce qui leur permet par l’intermédiaire de leurs représentants de participer à la vie et au bon fonctionnement du foyer et d’échanger avec l’équipe salariée et les élus.

Le Foyer a conservé sa vocation sociale et humaniste et nous nous attachons,  professionnels ou bénévoles, chacun avec un rôle différent, à maintenir cet état d’esprit et les valeurs chrétiennes qui depuis sa création en font un lieu de partage, d’amitié et de solidarité.

Quel avenir pour ce Foyer ?

Recruter des bénévoles n’est ni simple, ni facile et l’engagement associatif s’effiloche au cours des années. D’autre part, dans la situation sociale et économique actuelle, des difficultés de gestion risquent d’apparaître prochainement pour ce type de structure associative avec la diminution pressentie de certaines subventions et l’augmentation du nombre de jeunes en difficulté temporaire de paiement suite à des parcours professionnels plus ou moins chaotiques. Autant de questions que nous aurons peut-être à nous poser dans un avenir plus ou moins rapproché.

En conclusion, restons optimistes pour ce Foyer et laissons la parole aux résidents ‘hier ou d’aujourd’hui, ce sont eux qui en parlent le mieux :

– Ils avaient 20 ans dans les années 70 et c’est encore avec émotion qu’ils évoquent ce « Cantou » où ils ont tissé des liens d’amitié qui perdurent encore.

– Plusieurs générations y ont rencontré la personne qui désormais partage leur vie

– Venir à Paris pour étudier, faire un stage ou travailler reste toujours une étape importante dans le parcours de la vie, le Foyer c’est : »Une maison perçue comme le lieu où l’on peut tisser des liens, apprendre, partager, s’enrichir pour enfin voler en totale liberté… Un restaurant qui vous accueille pour partager des moments de convivialité, et le Cantou où il fait bon vivre, pour prendre le temps de la rencontre … « 

-« Sécurisant, familial, apaisant, convivial, enrichissant… tous les jours on se dit qu’on a de la chance d’être au Foyer et on a du mal à le quitter …c’est un bon tremplin vers la vie active ….. »

Michèle Grégoire 
Avec l’aimable autorisation de Lou Païs 

Le Foyer des Jeunes Travailleurs de la Cité des Fleurs,
En un clic, vous aurez les renseignements nécessaires : 
www.fjtcitefleurs@wanadoo.fr ou par téléphone : 01 40 25 48 35.